Plusieurs journalistes indépendants/freelance à travers le monde éprouvent des difficultés pour collaborer efficacement avec des médias, faute de stratégies, ou par manque de connaissances.
Souvent quelques-uns sont écartés des rédactions parce qu’ils ne connaissent pas et ne maîtrisent pas la ligne éditoriale des médias avec lesquels ils veulent travailler, ou ne suivent pas d’orientations des responsables attitrés.
D’autres encore voient leurs travaux déclassés parce qu’ils les ont livrés en dehors de la date limite.
Le dictionnaire français Larousse définit la stratégie comme l'"art de coordonner des actions, de manœuvrer habilement pour atteindre un but".
C’est pourquoi IJNet en français se propose, ce jour, de donner six stratégies qui sont des solutions susceptibles de changer la situation de plusieurs journalistes freelance dans le monde.
1. Connaître et maîtriser la ligne éditoriale du média avec lequel on collabore
Aucun média n’existe sans ligne éditoriale. En créant une entreprise de presse, chaque initiateur détermine, à l’avance, une sorte de colonne vertébrale qui oriente les différents contenus et les objectifs à atteindre.
Chaque collaborateur est invité à connaître et à maîtriser cette colonne vertébrale qui va lui permettre de bien choisir des sujets et de déterminer les angles de traitement.
Le site Dynamique mag, qui fait la promotion de l’entrepreneuriat, écrit ceci : "En matière de contenus éditoriaux, comme pour tout autre sujet lié à la communication, la définition d’une stratégie et le respect d’une cohérence sont essentiels. Dans ce cadre, la mise en place d’une ligne éditoriale cohérente est une des règles à respecter pour un marketing de contenu efficace. Aussi importante que pourrait l’être une charte graphique par exemple, la définition de votre ligne éditoriale vous permet de définir comment vous souhaitez parler de votre entreprise, de vos produits et vos services, le ton que vous souhaitez employer, les mots que vous souhaitez utiliser…Il s’agit en quelque sorte d’établir des normes rédactionnelles".
Contacté à ce sujet, Nicolas Koffigan, l’éditeur d'Aspamnews, une agence de presse régionale créée en mars 2014 et basée au Togo, affirme que lorsque les journalistes ne s’adaptent pas avec la ligne éditoriale de l’agence, il coupe simplement la collaboration professionnelle.
"Depuis mars 2014, j’ai écarté quatre journalistes [...]", indique-t-il.
L'agence s’évertue d’informer juste et vrai ; de diffuser l’information d’Afrique et d’ailleurs ; de réaliser de grands reportages sur des sujets de l’heure.
De son côté, Marcel Ngoyi, éditeur du journal La Prospérité, un quotidien paraissant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (Afrique centrale), indique que son média est un ‘’quotidien d’actions pour la démocratie et le développement’’.
"Chaque article doit respecter cette philosophie", martèle-t-il.
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2. Proposer des sujets pertinents et bien rédiger le pitch
Pour bien attirer l’attention et l’intérêt de l’éditeur, du rédacteur en chef ou de tout autre responsable de l’entreprise de presse, le journaliste indépendant doit se livrer à un exercice professionnel qui consiste à trouver et proposer des ‘’sujets pertinents’’ que lui-même a tamisé comme premier entonnoir. Et cela au regard de la ligne éditoriale du média concerné.
Il faut également bien rédiger le pitch à soumettre.
Séverine Degallaix, journaliste et traductrice freelance, note qu’"un pitch est une présentation d’un projet ou d’une idée destinée à convaincre un interlocuteur. Il tient son nom complet, elevator pitch, de son format : il doit être assez condensé pour être débité le temps d’un trajet en ascenseur avec la personne que vous cherchez à convaincre. Vous devez lui raconter une histoire courte et accrocheuse qui lui donne envie d’en savoir plus".
Maguy Libelele, journaliste basée dans la ville de Kisangani, province de la Tshopo dans l’est de la République démocratique du Congo, ancienne collaboratrice de l’agence de presse ‘’Syfia Grands Lacs’’ indique qu’elle s’efforçait toujours de proposer des sujets qui intéressaient l’agence et que le pitch soit toujours bien rédigé afin que le papier soit commandé par l’éditeur.
3. Entretenir de bonnes relations avec les éditeurs, rédacteurs en chef ou autres responsables des médias
Claire Dahan, une psychologue clinicienne française, écrit ceci sur son site : "Si vous voulez estimer le niveau de bonheur d’une personne, ou même son espérance de vie, intéressez-vous à ses relations sociales ! Avoir un réseau social et tisser du lien est tellement important pour le bon développement d’un individu, que cela renforce l’immunité, augmente l’espérance de vie et réduit les risques de dépression ou les troubles de l’anxiété".
4. Bien suivre et appliquer les orientations que les responsables donnent
Les éditeurs ou tous les autres responsables des médias s’évertuent toujours à faire respecter la ligne éditoriale du média et veillent à la qualité des contenus. C’est pourquoi ils donnent des orientations pour toute production.
Le respect des orientations contribuent aussi à une bonne cotation du journaliste freelance.
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5. Bien connaître le public ciblé et répondre à ses besoins
"Il est donc important de bien connaître ton audience et définir une cible marketing afin de personnaliser les messages que tu auras à lui envoyer et de lui présenter les bons arguments de vente. En effet, c’est seulement en t’adaptant aux attentes de ta clientèle que tu pourras mieux la toucher. Avec cette approche, tu maximises tes chances de te faire entendre par ton public", peut-on lire sur Le Ptit digital, un blog de marketing.
Contacté, Garba Moumouni, journaliste à la Radio communautaire des jeunes de Goudel à cinq kilomètres de Niamey (Niger) affirme que les journalistes font "des productions pour les intérêts du village de Goudel".
6. Respecter la ‘’deadline’’ convenue avec les responsables éditoriaux
Lorsqu’un éditeur, ou un rédacteur en chef donne une ‘’deadline’’ (ou la date limite) à un journaliste, cet éditeur suit une programmation préalablement établie.
"La programmation est très importante et c’est ce qui fonde même nos activités", déclare Koffigan Nicolas, l’éditeur togolais.
Les freelancers se doivent de travailler à ce rythme-là.
Photo : sous licence CC, via Unsplash Converkit.
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