Paroles d'experts : comment gérer le stress en période de crise ?

23 oct 2020 dans Sujets spécialisés
Une femme dans le métro

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Le stress, ce mot de six lettres seulement....mais assez pour faire perdre le moral à celui ou celle qui en est victime. Il engendre à lui seul l’angoisse, la déprime, la névrose, la peur, le mal-être et la fatigue. Ses répercussions sur la santé psychique, mentale et affective sont telles qu’elles peuvent perturber le quotidien au travail. Et lorsqu’il perdure, il conduit, inexorablement, à la détresse. 

Pour les acteurs du monde du travail, le stress n’a jamais été un allié. C’est un ennemi à qui on n’aimerait pas avoir affaire et surtout pas en cette période de pandémie du COVID-19. Or les périodes de crises, comme celle que nous vivons actuellement, caractérisées par une extrême incertitude, sont propices à son fleurissement.

Le chômage, la perte d’emploi, la baisse des revenus, la précarité, le télétravail, la surcharge numérique et l’inquiétude face à l’avenir, autant de corollaires de la crise sanitaire qui ont engendré une situation de stress sans précédent en particulier auprès des journalistes. Comment y faire face ? Comment éviter le burn-out ?

 

 

La question était au cœur du 18webinaire hebdomadaire du Forum de reportage sur la crise sanitaire mondiale. Modérée par Kossi Balao, cette session s’est tenue le jeudi 15 octobre avec la participation de deux invités :  Mathilde Montabonnel, psychologue du travail, spécialisée dans la prise en charge des situations de souffrance au travail et Eugène Hagabimana, journaliste, consultant, formateur et directeur de la radio Salus de l’Université du Rwanda.

Le stress est une réponse d’adaptation 

Le stress est d’abord une réponse réactionnelle, censée permettre de nous adapter à de nouvelles contraintes.

"Lorsqu’il est trop régulier, trop fréquent ou trop intense et qu’on n’a pas le temps de trouver une réponse adaptée, c’est là souvent qu’on parle de stress professionnel, de burn-out, d’épuisement professionnel", clarifie Mathilde Montabonnel.

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Donc quand on est stressé, cela veut dire que nous cherchons à retrouver un équilibre dans une situation instable.

Accepter d'être en difficulté

Dans une situation de stress, "la première étape souvent difficile, c’est d’accepter qu’on est en difficulté", explique la spécialiste en psychologie du travail. 

Pourquoi est-ce important d’accepter qu’on est en difficulté ? Parce que cela permet de "s’autoriser à tirer la sonnette d’alarme et d’aller chercher de l'aide, des personnes à qui en parler", répond-elle.

Ne pas se priver du soutien de son entourage

Avoir besoin d’aide ne veut pas toujours dire aller voir un médecin ou un psychologue. Besoin d’aide peut se traduire par en parler à son entourage, à son (sa) conjoint (e), son époux ou à sa famille. "Ne pas le faire, c’est se priver quelque part d’un réconfort social qui va permettre qu’on obtienne du soutien", explique-t-elle.

Privilégier le repos

Souvent dans des situations de stress, on déploie des efforts à essayer de changer des choses qui ne sont pas à notre portée. Il nous faut comprendre qu’il y a des contraintes que nous ne pouvons pas modifier, mais par contre on peut juste essayer dans cette période de contrainte de "se reposer un peu plus", puisque le repos, précise Mathilde Montabonnel, est un facteur qui va aider à tenir un peu plus longtemps. 

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Eviter l’isolement

Il faut éviter l’isolement en période de stress. "Parfois c’est plus simple d’en parler à des étrangers, des gens qu’on ne connait pas et qui ne sont pas dans notre réseau."

Si on a peur d’être jugé, on peut le partager avec ses collègues de travail. On peut aussi trouver de l’écoute via Internet ou via des réseaux secondaires.

Suivant le contexte dans lequel on vit, l’intervenante informe qu’"on peut trouver du réconfort soit auprès de l’entourage familial, personnel, professionnel ou médical. On peut aller avoir un médecin généraliste, le médecin de famille, quelqu’un de confiance, des personnes qui partagent notre culte et notre foi ou faire appel à des associations".

Quand on est avec les amis, on est loin du stress

Pour surmonter le stress, le journaliste Eugène Hagabimana conseille d'appeler les amis. "Quand on est avec eux, on est loin du stress." Il propose qu'après une émission ou un journal présenté, de rejoindre les amis. Le journalisme, en soi, dit-il, impose le stress.

C’est un métier qui, selon lui, demande de travailler même à des heures inadéquates, la nuit, le matin et le soir. Des moments où les autres sont au repos. "Les journalistes travaillent tout le temps et de ce fait ne peuvent pas manquer de stresser."

Il indique que pendant cette période de COVID-19, la majorité des journalistes exercent dans des entreprises privées qui ont dû fermer. "Ces médias ont manqué de moyens pour payer les journalistes qui sont obligés de rentrer à la maison sans travail. Il propose aux rédacteurs en chef de dialoguer avec les journalistes dans les salles de rédactions, de les encourager et d’être plus proche d’eux,

"Quand le rédacteur en chef est présent et qu'il encourage son équipe, lorsqu’il est plus proche d'eux, lorsqu’il partage tout avec eux, les journalistes se sentent rassurés et alors, la gestion des problèmes mentaux est bien assurée."


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