En novembre, la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique 2023, communément appelée COP28, s'est déroulée à Dubaï.
Pendant cette conférence, Paul Adepoju, responsable de la communauté ICFJ, a échangé avec David Kerkhofs, coordinateur de l'adaptation au climat chez Humana People to People, sur la meilleure façon pour les journalistes de couvrir la crise climatique et de montrer aux lecteurs comment les communautés sont affectées par cette crise.
"Nous devons prendre conscience que le climat change", déclare M. Kerkhofs. "Nous ne reviendrons pas à la normale de sitôt et nous devons donc nous préparer à l'avenir."
Voici d'autres conseils de M. Kerkhofs sur la manière dont les journalistes peuvent mettre l'accent sur la résilience et l'adaptation dans leur couverture de la crise climatique :
Centrer les communautés vulnérables
Le jour de l'ouverture de la COP28, les pays ont convenu de mettre en place un nouveau fonds pour les pertes et dommages, destiné à fournir un soutien financier pour les destructions causées par le changement climatique. Les pays se sont engagés à verser plus de 700 millions de dollars à ce fonds.
"C'est un progrès", déclare M. Kerkhofs. "Même s'il n'est pas suffisant, qu'il ne va pas assez vite et qu'il devrait être doté de plus d'argent [...], il a été créé. C'est un pas en avant."
Malgré ce pas en avant, M. Kerkhofs reste préoccupé par le manque de soutien aux communautés les plus vulnérables de la planète, si l'on considère la réaction globale des pays à la menace du changement climatique. C'est un domaine dans lequel les journalistes peuvent contribuer en orientant les discussions sur les impacts du changement climatique.
Les journalistes devraient se pencher sur la manière dont les communautés se préparent aux événements climatiques potentiels, souligne M. Kerkhofs, mettant en lumière les adaptations des systèmes existants pour faire face à ces défis. Les conséquences de la crise climatique varient selon les régions, nécessitant des réponses adaptées aux besoins spécifiques de chaque communauté.
M. Kerkhofs encourage les journalistes à ajuster leur couverture en se concentrant sur les impacts actuels du changement climatique dans leur région, plutôt que de se limiter à traiter des effets potentiels futurs, tels que ceux liés à l'utilisation des combustibles fossiles.
"Les gens meurent aujourd'hui à cause du changement climatique ; ce n'est pas quelque chose qui va se produire un jour, dans le futur", souligne M. Kerkhofs. "Nous le constatons tout autour de nous : cyclones, inondations, vagues de chaleur, sécheresses, et bien d'autres phénomènes [...] et je ne pense pas que cela soit très bien représenté dans les médias."
La résilience climatique, définie comme la capacité des groupes ou des communautés à résister aux chocs climatiques, représente un indicateur crucial que les journalistes doivent examiner, selon M. Kerkhofs. Il a souligné que sa motivation pour mettre en lumière les effets sur les communautés vulnérables découle de son expérience en tant que témoin des conséquences néfastes des événements liés au climat en Afrique et dans les Caraïbes.
Alors qu’on peut avoir l'impression que les dirigeants politiques ne font pas suffisamment d'efforts sur ces questions, poursuit M. Kerkhofs, il existe des militants et des organisations de la société civile qui ont consacré leur carrière à la recherche de solutions, d'adaptations et de résilience face au climat. Ils ont vu certains résultats de ce travail, tels que la création d'un nouveau fonds pour les pertes et dommages et l'engagement prometteur - bien qu'encore limité - à éliminer progressivement les combustibles fossiles.
Couvrir les conférences COP
Ayant couvert plusieurs COP par le passé, M. Adepoju a quelques conseils supplémentaires pour les journalistes qui se penchent sur ces événements :
- Ne vous limitez pas aux gros titres et aux grandes annonces. Cherchez plutôt des opportunités pour discuter de questions spécifiques avec les dirigeants. Des sujets tels que le renforcement de la résilience face aux catastrophes naturelles et l'adaptation aux crises climatiques actuelles sont d'excellents points de départ pour des discussions approfondies avec les parties prenantes.
- Les réseaux sociaux peuvent être une source précieuse d'inspiration. Recherchez des hashtags pertinents pour comprendre les sujets dont les gens parlent et rester au fait des discussions en cours.
- Identifiez des leaders dont les communautés ont été directement touchées par le changement climatique et apprenez comment ils réagissent. Amplifiez ces voix et mettez en avant les solutions qu'elles proposent.
- Suivez attentivement le déroulement de la conférence sur le site officiel. Consultez l'ordre du jour, les documents de séance et les mesures adoptées. Utilisez le site pour effectuer des recherches thématiques et obtenir des informations sur des questions spécifiques à explorer.
- Localisez votre couverture de l'activisme climatique. Quelles sont les questions clés dans votre communauté ? Quelles sont les priorités de votre pays à l'issue de la conférence ?