Comment garantir la QVT et une véritable inclusion dans votre rédaction

13 juil 2021 dans Diversité et inclusion
Des mains sur l'ordinateur

Pendant le Mois de la sensibilisation à la diversité, semblable au Mois des fiertés et au Black History Month, les organes de presse consacrent généralement davantage de reportages aux groupes marginalisés. Les travailleurs des médias qui font partie de ces groupes sont souvent chargés d'aider les publications à diversifier leur couverture.

Si la diversité fait partie intégrante de la mise à jour des récits historiques à l'origine des préjugés présents dans les médias, les journalistes doivent se sentir autorisés à fixer des limites dans leurs reportages et à ne partager que ce qui les met à l'aise.

Les stéréotypes néfastes concernant les personnes de couleur ont amené les personnes concernées à adopter un modèle de surcompensation et à ne pas vouloir dire non sur leur lieu de travail. En raison des taux de chômage élevés au sein des groupes discriminés et de nombreux facteurs sociopolitiques, les travailleurs des médias marginalisés peuvent avoir du mal à fixer des limites au travail.

Nous avons compilé des conseils et des ressources pour aider à établir des limites saines au travail :

Parler des situations problématiques dès qu'elles se présentent

Dans de nombreux cas, les personnes marginalisées sont témoins de situations dites "déclencheuses" sur le lieu de travail. Il s'agit par exemple de commentaires misogynes ou antagonistes envers les homosexuels ou personnes queer, de la silenciation des personnes racisées et de l'exclusion des personnes handicapées. Toutefois, bon nombre des personnes concernées gardent le silence ou ne portent plainte que plus tard, lorsque la situation s'aggrave.

Lorsqu'ils sont victimes de préjugés, de discrimination et d'insensibilité sur leur lieu de travail, les journalistes doivent s'entraîner à ne pas sous-estimer leurs propres expériences. Ils doivent également aborder le problème avec calme et assurance. Dans une interview à PsychCentral en 2021, Linda Esposito, psychothérapeute basée à Pasadena, a déclaré : "Lorsque vous répondez à une communication en temps voulu, vous démontrez votre confiance dans votre message, ainsi que votre respect pour le destinataire."

En fonction de l'environnement de travail et de l'impact potentiel de la réponse sur les personnes qui la reçoivent, les individus doivent se demander s'ils souhaitent s'entraîner à fixer des limites verbalement, ou s'ils veulent prendre une autre voie pour les faire respecter. Bien que le fait d'aborder verbalement les problèmes puisse être considéré comme une solution plus douce que de les signaler au service des ressources humaines, les personnes doivent s'interroger sur la méthode à suivre avant de prendre leur décision.

Certains environnements de travail peuvent être propices à une communication ouverte, d'autres non. Les employés doivent s'exercer à fixer des limites de la manière qui leur semble sécurisante, par exemple en s'adressant à un supérieur hiérarchique.

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Assumez vos expériences et entraînez-vous à dire non

Fixer des limites est un défi dans la vie personnelle, et encore plus sur son lieu de travail. La mise en œuvre de ces changements est souvent plus difficile pour les personnes discriminées.

Les employés des médias peuvent se référer aux termes spécifiques de leurs contrats pour acquérir la confiance nécessaire pour dire non lorsqu'on leur demande de faire plus que ce qu'ils sont prêts à faire. Par exemple, un contrat peut stipuler que vous devez fournir cinq articles par mois et un rédacteur en chef peut vous demander d'écrire un article sur votre identité de genre. Si le contrat ne précise pas que vous écrirez sur un sujet donné, vous avez la possibilité d'exprimer votre malaise face à cette mission et de faire des propositions alternatives. Même si vous décidez de partager votre histoire, vous avez le pouvoir de n'inclure que ce que vous vous sentez à l'aise de partager.

Dans les environnements où les responsables éditoriaux n'ont pas reçu de formations à la diversité et à la sensibilité qui leur permettraient de prendre conscience des préjugés historiques, de la santé mentale et du "tokenisme", les travailleurs des médias en marge peuvent s'entraîner à dire non aux angles de couverture et aux sujets qu'ils ne souhaitent pas traiter.

En 2017, le New York Times a publié un article sur les raisons de s'entraîner à dire non plus souvent. Parmi leur liste de raisons, la conseillère en orientation professionnelle Dara Blaine estime que cela ouvre des portes. "Nous vivons dans une culture du 'oui,' où l'on s'attend à ce que la personne qui débute sa carrière soit le fonceur qui dise oui à tout ce qui se présente à elle. Mais c'est lorsque les gens apprennent à dire non que je vois vraiment leur carrière décoller", explique-t-elle dans l'article.

Qu'il s'agisse de dire non à une demande d'heures supplémentaires de dernière minute ou de fixer des limites à la couverture à laquelle vous participez, la pratique du refus au travail est saine.

Pensez à consulter un thérapeute

Il est particulièrement important de fixer des limites pour préserver son bien-être mental dans une période aussi tumultueuse qu'une pandémie. Pourtant, les limites peuvent être difficiles à respecter. Il peut être bénéfique de faire appel à des systèmes de soutien, tels que des praticiens de la santé mentale ou des conseillers qui peuvent témoigner des défis auxquels vous êtes confronté et vous soutenir dans vos efforts pour créer un environnement de travail plus sain.

Dans un article de 2020 sur le bien-être et l'établissement de limites, le magazine LGBTQ+ de Condé Nast, Them a fourni une liste de ressources en santé mentale pour les personnes appartenant à des groupes marginalisés :

Fixer et maintenir des limites est une pratique qui dure toute la vie et qui s'étend à tous les secteurs de l'existence. Pour les professionnels des médias qui sont discriminés, il peut s'agir d'un moyen efficace d'imposer le changement et l'inclusion sur son lieu de travail. Ces changements peuvent conduire à une diminution de l'épuisement professionnel et des sentiments d'exploitation. En prenant conscience de leurs expériences personnelles et en se référant aux termes d'un contrat, les salariés peuvent gagner en confiance en disant non, même à leurs employeurs.


Nazlee Arbee est une artiste multimédia et journaliste basée au Cap en Afrique du Sud..

Photo par Christina @ wocintechchat.com sur Unsplash.