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Paroles d'experts : quid d'une 3e vague de COVID-19 en Afrique ?

Jul 2, 2021 发表在 Couvrir le COVID-19
Une femme de dos, regarde des masques sur un mur

Chaque semaine, sur le Forum de reportage sur la crise sanitaire mondiale, des webinaires et formations sont organisés. Le Forum est aussi l'occasion d'échanger avec des confrères du monde entier. 

 

Le Docteur Jean Macq, professeur en santé publique et chercheur à l’Université de Louvain a été l’invité du webinaire organisé par l'ICFJ, organisation-mère d'IJNet, le jeudi 24 juin.

De plus en plus de cas de COVID-19 sont enregistrés en Afrique australe et en Afrique centrale notamment, les analystes prédisent une troisième vague en Afrique. Qu'en est-il réellement ?  

 

 

Le docteur Jean Macq pense que pour évoquer la question de la troisième vague de la pandémie en Afrique, il faut déjà éviter de généraliser la situation. "Il y a différents contextes africains. On a des climats, des manières de vivre qui sont très différentes. A la lumière de la RDC, où l'on distingue le milieu rural et le milieu urbain où l'on vit différemment. Il y a certainement une troisième vague, mais pas dans tous les pays."

L'augmentation des cas dans certains pays ne signifie pas que tous les pays d'Afrique sont concernés. Les pays où la crainte monte sont les ceux d'Afrique australe (Afrique du Sud, Namibie, Zambie) ainsi que quelques pays d'Afrique centrale comme la RDC, où les données sont moins disponibles.

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Côté vocabulaire, en médecine on parle plutôt de "seuil épidémique" quand on est en présence d’une nouvelle pandémie qu’on ne sait pas éradiquer. Le terme "vague" est utilisé quand le nombre de cas augmente de manière exponentielle. Dans le contexte Africain, le COVID-19 peut se confondre facilement avec d’autres maladies telle la malaria et la maladie respiratoire. 

Les causes à l’origine de la persistance de la pandémie sont multiples : l'apparition des variants, qui constituent des formes mutées du COVID-19. "Les variants sont difficilement contrôlables." Cette difficulté à anticiper leur apparition et leur traitement rend les pays dans lesquels ils sévissent vulnérables.

En second lieu, l'assouplissement dans le respect des gestes barrières. Si au début de la pandémie, ces gestes barrières étaient respectés à la lettre, c'est de moins en moins le cas. Que ce soit à cause de la forte densité humaine dans les villes, des professions qui nécessitent le contact physique ou tout simplement une lassitude de ces restrictions.

On peut ajouter l'absence de vaccins qui pose également problème. L'Afrique est le continent avec la plus grande part de de sa population non vaccinée. Le résultat est que de plus en plus de personnes sont contaminées au coronavirus, si bien qu'on parle d'une troisième vague en Afrique.

Que faire pour arrêter cette troisième vague ? 

La solution n'est pas ailleurs pour le Dr Macq : il faut se vacciner. "A terme, il est impossible de confiner les gens pendant une longue période. La solution est donc de se faire vacciner. La seule solution qui reste pertinente, c'est le vaccin." La preuve, le nombre de cas de COVID-19 dans les pays où la vaccination est effective est en nette baisse.

Et quand on évoque les possibles effets secondaires des vaccins, il précise : "selon moi, il restent très anecdotiques." Les Etats africains doivent miser sur des campagnes de vaccination massives pour freiner la propagation du virus, sans pour autant négliger les efforts dans l'amélioration de la couverture sanitaire et de l'accès aux soins de santé. 

Le système de santé africain serait à améliorer : "en fait, l’Afrique doit créer des systèmes de santé plus solides et capables d'absorber ce genre de crises à l'avenir" explique le Dr Jean Macq.


Denise KAVIRA KYALWAHI est journaliste à Butembo, en République Démocratique du Congo. Elle travaille notamment pour Léo Njo Léo TV, un média en ligne  pour les Congolais de la diaspora.

Photo via Unsplash, sous licence CC, Parastoo Maleki