Comment trouver de bonnes idées de reportages ?

23 avr 2021 dans Couvrir le COVID-19
Une femme, avec un parapluie ouvert

Les professionnels des médias sont souvent confrontés à la difficulté de définir des sujets de reportages. Au quotidien, ils font face à cette obligation dans leurs médias.

Comment cultiver sa créativité afin de trouver des sujets pour intéresser sa cible ? La question a été abordée au cours d’une formation qui s’est tenue ce jeudi 15 avril dans le cadre du Forum de reportage sur la crise sanitaire mondiale.

 

 

Ladite formation portait sur la question : comment trouver de bonnes idées de reportages. Elle a été donnée par Marie Naudascher, journaliste, productrice, auteure et enseignante à l’école de journalisme de Sciences Po.

Ce qui n’est PAS une bonne idée 

Selon Marie Naudascher, le journaliste doit au préalable s’assurer qu’il a envie de traiter un sujet donné. Pour elle, ce qu’il faut éviter, "c’est un reportage que vous n’avez pas vraiment pas envie de faire, un reportage que vous avez déjà lu dans la presse qui a la même cible que votre média, un reportage qui donne envie de faire du copier-coller ou pas stimulant à produire et à construire". Pire, poursuit-elle, "un reportage qui ne sera pas adapté au format (1 min en radio par exemple)."

[Lire aussi : Comment créer plus d'engagement et promouvoir le journalisme de solutions]

 

Sur le plan financier, elle pense que le journaliste devrait définir un sujet qui lui sera viable. "Il faut aussi que vous ayez une idée qui soit viable financièrement, que ça soit des idées que vous puissiez réaliser. Que ça soit d'un point de vue logistique, financier, ou pour se déplacer ajoute-elle, il faut que ça soit possible".

Que faire lorsqu'on n’a pas d’inspiration ?

Dans les rédactions, il arrive que les journalistes manquent d’idées ou d’inspiration. La formatrice Marie Naudascher fait savoir qu’avec les magazines, les podcasts et la radio entre autres, les journalistes peuvent nourrir leur esprit. Elle suggère les pistes que voici :

  • S'inspirer de ceux qui sont meilleurs que soi
  • Identifier ce qui asphyxie nos idées 
  • Suivre les réseaux sociaux comme un journaliste
  • Echanger avec des proches pour aiguiser votre créativité, se référer à son réseau
  • Partir des fausses idées pour établir la vérité
  • Partir d’un sujet peu traité 

Organiser ces méthodes de travail au quotidien 

Pour ce faire, il faudra suivre les bonnes personnes sur Twitter. L’on peut "créer des listes" par exemple. Cela va vous permettre de suivre des informations ciblées. Aussi, il faut s'assurer que vos sources connaissent les types de sujets qui vous intéressent. 

Côté newsletters, "il y a en beaucoup à suivre. Pas seulement pour les médias, mais celles des organismes internationaux également", précise-t-elle. Marie Naudascher, journaliste, productrice, conseille également de constituer un carnet d’adresses de personnes ressources, puis de "renouveler le type de supports que vous lisez, revues spécialisées, surtout celles que vous ne liriez pas".

Echanger avec un confrère à propos de son idée de reportage 

"Oui, moi je ne crois pas à la concurrence !", lance Marie Naudascher. Evoquant quelques facteurs qui justifient son avis, elle estime que "quelqu’un qui est déjà allé sur le terrain peut vous donner les contacts, peut vous dire telle personne est intéressante à suivre. Elle peut vous donner des conseils liés à la logistique aussi", renseigne-t-elle. "Partager une idée avec quelqu’un, moi je pense qu’il y a tout à gagner", a-t-elle renchéri. 

[Lire aussi : Comment devenir correspondant à l'étranger]

Comment développer ses idées lorsqu’on débute la correspondance à l’étranger ?

"Quand on arrive comme correspondant dans un pays, on est comme un téléphone qui a deux cartes Sim", explique notre interlocutrice. Selon ses explications, il faut arriver à voir ce qui intéresse vos lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs.

Il faut aussi suivre et beaucoup lire les médias du pays pour lesquels vous écrivez, ainsi que les médias du pays dans lequel vous travaillez. Ainsi, on peut arriver à déduire ce qui il y a de nouveau à raconter. "Ça prend du temps, dit-elle, c’est un exercice qui dure des années, toutes les semaines on propose", insiste Marie Naudascher.


Journaliste de nationalité béninoise, Giraud Kuessi Togbé est titulaire d'une licence en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication au Bénin. Il renforce depuis quelques années ses capacités en journalisme multimédia au Centre d'Etude des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI) Dakar au Sénégal. 

Photo sous licence CC, Edu Lauton via Unsplash