Cinq conseils pour bien gérer ses réseaux sociaux en tant que journaliste

May 26, 2022 en Etre freelance
Une personne sur un ordinateur

Chaque jour, les informations circulent sur les réseaux sociaux. Parmi ces informations, il y en a qui proviennent des professionnels de la plume.   

C’est pourquoi, le Forum Pamela Howard de l’ICFJ (International Center For Journalists) sur les reportages des crises mondiales, avec près de 3 000 journalistes, a organisé, le 12 mai dernier, un ‘webinaire interactif, pour aider les journalistes à bien gérer leurs différents réseaux sociaux. 

Sylvio Combey, l'invité du webinaire, a travaillé pour TV5 monde, France 24 et Al Jazeera. Il est consultant et formateur spécialiste du fact-checking. Il est le fondateur du site d’information Africa rendez-vous, suivi par plus de 11 000 abonnés sur Twitter. Sujet de la présentation : ‘’Journalistes et réseaux sociaux’’. 

Autant de questions se sont posées avant d’entrer dans le vif du sujet : Pourquoi les journalistes sont sur les réseaux sociaux ? Qu’est-ce qu’il faut éviter de faire sur ces réseaux ? Que faut-il faire pour ne pas être intoxiqué par une source sur les réseaux sociaux ? Qu’est-ce qu’il faut éviter pour ne pas être induit en erreur ou subir l’influence de certains sujets qui se discutent sur ces plateformes ? Comment s’assurer d’avoir bien utilisé  ces canaux ? Quelles précautions faut-il prendre ? Etc.  

"Les journalistes sont sur les réseaux sociaux pour publier des contenus et les promouvoir. On n’écrit pas pour soi-même. On écrit pour être lu et partagé à travers le monde", a indiqué l’orateur du webinaire. 

Connaître ses réseaux prioritaires 

"Aujourd’hui, il y a plein de réseaux sociaux. Mais il faut savoir faire la part des choses. Est-ce que c’est Twitter qui est prioritaire ? C’est Facebook ? C’est Linkedin ? Etc. Combien de gens réagissent lorsque vous publiez des contenus sur Twitter, Facebook, Tik-Tok ? Etc. Quel est le réseau social qui constitue votre source d’information ? … Toutes ces questions permettent de dénicher les réseaux prioritaires", a-t-il éclairé. 

Combey a ajouté qu’à partir de ces questionnements, le journaliste arrive à faire une classification des réseaux de 10 à 1. 

Avoir un plan de travail 

Le plan de travail s’avère nécessaire pour tout journaliste connecté aux réseaux sociaux. L’orateur a été clair : "On a plusieurs choses à faire la journée. Il faut savoir planifier ce qu’on doit réaliser. Savoir par où commencer et par où terminer. Savoir quoi faire à tel moment". 

Il a insisté sur le fait qu’à part la vie professionnelle, les journalistes ont également leurs vies privées : il y a des distractions à faire, il y a des familles à gérer, des amis à visiter, etc. Pour cela il sied de bien savoir où commence et s’arrête la vie professionnelle, où commence et s’arrête la vie privée. L’on ne va pas perdre toute la journée devant son ordinateur ou son téléphone pour les réseaux sociaux. 

Pour cela, quelques questions peuvent être posées : quelles sont les infos qui me paraissent importantes ? Quelles sont les infos auxquelles je dois vite réagir ? Quelles sont les infos moins importantes ?

Programmer ses publications 

"Je ne peux pas être en train d’écrire un article et publier un autre, soit en train de faire autre chose. Je ne serai pas concentré pour le premier travail. Il faut aussi tenir compte de l’ordre d’importance et l’ordre des réseaux prioritaires définis ci-haut", a indiqué l’orateur. 

Il a soutenu qu’il n’est pas bon de publier plusieurs articles au même moment. Il faut donc programmer les différents contenus à publier, les heures de la publication, etc. 

Réfléchir avant de publier

"Même si l’on est sur son compte personnel, il faut toujours réfléchir en se posant des questions. Par exemple : est-ce que cette image ne posera pas de problèmes plus tard ? Est-ce que ce contenu ne créera pas de problèmes dans ma vie professionnelle ? Est-ce que le papier est équilibré ? Est-ce que les règles du métier sont respectées ? Etc.", a-t-il indiqué. 

Il a affirmé qu’il y a des organes de presse au niveau international qui ont mis en place des règles qui orientent les travaux de leurs journalistes pour ne pas connaître des dérapages. Ainsi, ils savent quelles informations doivent être publiées sur le compte de l’entreprise ou sur un profil personnel. 

Faire de la veille informationnelle 

À ce niveau, il faut qu’à chaque moment que l’information tombe, le journaliste soit capable d’être alerté. "Pour cela, savoir réagir. Et réagir professionnellement", a-t-il soutenu. 

Ce qu’il ne faut pas faire

L’utilisation de pseudos 

"Pour cela, il faut que votre compte social vous reflète, puisse dire exactement qui vous êtes. Lorsqu’on fera le tour des réseaux sociaux, on trouvera un nom identique", a-t-il fait savoir. 

Il soutient qu’ici l’on démarque le cadre professionnel et le cadre privé. Il faut donc utiliser le nom réel sur les réseaux sociaux.

Confondre le perso et le pro 

"Si vous avez des informations qui ne relèvent pas de votre cadre professionnel, créez carrément des comptes à part qui ne sont pas professionnels. Attention ! "Le perso ne doit pas dévoiler le professionnel, car pour le cadre professionnel, le journaliste est appelé à respecter le code d’éthique et de déontologie", a indiqué le présentateur du webinaire. 

Donner un scoop sur son compte perso

"Si vous travaillez pour un organe de presse, donnez la priorité à cet organe, car c’est cette institution qui vous engage. Bref l’organe de presse prime sur le compte personnel", a-t-il indiqué. 

Avoir des prises des positions sur des sujets politiques à polémique 

"Lorsque nous mélangeons des prises de position avec des sujets politiques à polémique, des gens pensent que ce sont des positions des médias que vous relayez. En ce moment-là vous mettez à mal la ligne éditoriale de votre média suite à votre publication personnelle", a-t-il conseillé. 


Photo Priscilla Du Preez, via Unsplash, licence CC