Journaliste du mois : Muhammad Abu Bakar

5 mars 2025 dans Journaliste du mois
Muhammad Abu Bakar avec un drapeau pakistanais

Le journaliste pakistanais Muhammad Abu Bakar a consacré ses 15 années de carrière dans les médias à enquêter et à couvrir une variété de sujets, notamment l’économie, la corruption, la criminalité, la politique et les questions sociales. 

Au fil de son parcours, il a affiné un large éventail de compétences, allant de la recherche et de l’écriture de scénarios aux relations publiques, tout en évoluant dans un contexte médiatique particulièrement difficile dans son Pakistan natal.

Actuellement basé à Karachi, M. Abu Bakar a parlé avec IJNet de son parcours, de ses débuts dans le secteur du journalisme, de l'environnement médiatique au Pakistan et de bien d’autres sujets encore. Il a également prodigué des conseils aux journalistes en herbe d'Asie du Sud qui souhaitent se lancer dans le secteur.

Voici notre interview :

Pourriez-vous me parler un peu de votre parcours ?

J’ai accumulé 15 ans d’expérience dans le secteur des médias numériques, développant une expertise en recherche, rédaction de contenu et de scénarios, ainsi qu’en direction de production. Ayant occupé des postes de cadre supérieur, je possède une solide expérience tant dans la presse écrite que dans les médias numériques.

Mes compétences couvrent également les relations publiques, l’organisation d’événements et la coordination avec les forces de l’ordre, les organismes d’enquête, les régulateurs gouvernementaux et diverses institutions. En tant qu’expert en image de marque, j’ai su promouvoir efficacement du contenu sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux pour des émissions télévisées d’actualité et de divertissement, notamment dans les domaines de la beauté, de la mode et du lifestyle.

Comment avez-vous débuté dans le journalisme ?

J’ai choisi le journalisme par conviction, animé par le désir de contribuer activement au développement et au progrès de la société.

Porté par la volonté de révéler l’actualité en avant-première, j’ai développé au fil des années un vaste réseau de contacts, aussi bien parmi les particuliers que les institutions. Cet engagement m’a permis de publier des enquêtes exclusives et, avec le temps, de m’affirmer comme journaliste d’investigation.

 

Muhammad Abu Bakar working at a computer
Muhammad Abu Bakar au travail.

À quoi ressemble une journée de travail typique pour vous ?

Une journée de travail typique en tant que journaliste d'investigation commence par l'analyse des actualités, le suivi des pistes et la coordination avec les sources. Je passe du temps à faire des recherches, à vérifier les faits et à mener des entretiens pour recueillir des informations essentielles. Tout au long de la journée, j'analyse les données, je vérifie les preuves et je travaille à la publication d'histoires exclusives. 

De plus, je collabore avec mon équipe pour la production de contenu, je suis en contact avec les responsables éditoriaux et je m'assure que les reportages sont précis et percutants. La journée se prolonge souvent jusqu'à tard dans la nuit, surtout lorsque je couvre des sujets en développement ou des enquêtes très médiatisées.

Comment décririez-vous l’environnement médiatique au Pakistan ?

L’environnement médiatique au Pakistan est dynamique mais difficile. Bien que la presse soit dynamique et que de nombreuses chaînes d’information soient présentes, les journalistes sont souvent confrontés à des restrictions, à la censure et à des menaces pour leur sécurité. La liberté de la presse existe mais elle est souvent mise à l’épreuve par des pressions politiques, des contraintes réglementaires et des préoccupations en matière de sécurité. 

Malgré ces défis, le journalisme d’investigation continue de prospérer, révélant la corruption, la criminalité et les problèmes sociaux.

Comment IJNet a-t-il aidé votre carrière ?

IJNet a joué un rôle déterminant dans ma carrière en fournissant des ressources précieuses, des opportunités de formation et des informations sur le secteur. Grâce à cette plateforme, j'ai eu accès à des bourses de journalisme internationales, à des opportunités de réseautage et aux dernières tendances en matière de reportage d'investigation. 

Les guides et les conseils d’experts du site ont amélioré mes compétences en journalisme numérique, en analyse de données et en vérification des faits, me permettant de produire des reportages d’investigation plus percutants.

Avez-vous des conseils à donner aux futurs journalistes en Asie du Sud ?

Les journalistes en herbe d’Asie du Sud doivent privilégier la vérité, l’intégrité et la résilience. Construisez un réseau solide, développez vos compétences d’investigation et restez informés des tendances du journalisme numérique. Adaptez-vous aux défis tels que la censure et les risques de sécurité tout en maintenant un journalisme éthique. 

Surtout, ne faites jamais de compromis sur la crédibilité : le journalisme se nourrit de faits et d’histoires racontées sans peur.

 


Cette interview a été légèrement modifiée.

Images reproduites avec l'aimable autorisation de Muhammad Abu Bakar. Photo dans le graphique de Hamid Roshaan sur Unsplash.