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Journalist of the Month: Jean-Pierre Afadhali

3 juil 2024 dans Journaliste du mois
Jean-Pierre Afadhali

Le journaliste économique et scientifique rwandais Jean-Pierre Afadhali aime depuis longtemps lire les journaux et les magazines. Il aime être au courant de ce qui se passe dans le monde. 

C’est ce qui l’a attiré vers le journalisme. Il voulait aussi sensibiliser les autres : “Je voulais simplement être informé et informer les gens comme mes amis, mes camarades de classe et d’autres.”

M. Afadhali débute sa carrière en travaillant pour The East African et Rwanda Today, deux publications du Nation Media Group, avant de devenir plus tard correspondant spécial à temps plein. Aujourd'hui, il est basé à Nairobi, au Kenya, où il écrit pour des publications telles que Vijana FM et Pan African Visions, afin de faire découvrir des histoires africaines captivantes à un public mondial. 

M. Afadhali a également contribué à des reportages dans le New York Times et a suivi une formation chez BBC Monitoring, où il a suivi l'évolution des médias, traduit du contenu et contribué à la couverture de l'actualité, entre autres tâches. 

L'année dernière, le reportage de M. Afadhali sur l'interdiction du plastique à usage unique au Rwanda a remporté le prix du reportage le plus innovant de l'année lors de la première édition des Africa Science Journalism Awards

J’ai parlé avec M. Afadhali de sa carrière de journaliste indépendant, de ses succès et des défis auxquels il a été confronté, ainsi que de son engagement à produire un journalisme d’impact et à sensibiliser le monde entier à l’Afrique.

Pourriez-vous nous parler de votre reportage qui a remporté le prix du reportage le plus innovant de l’année aux Africa Science Journalism Awards 2023 ?

L’année dernière, la Fondation Science for Africa a organisé un événement à Lusaka, en Zambie, où j’ai soumis mon article sur la pollution plastique au Rwanda.

Au départ, l’organisation environnementale kényane The Flipflopi m’a demandé si je pouvais faire un article sur l’interdiction des plastiques à usage unique, car les gens voulaient savoir comment le Rwanda luttait contre la pollution plastique. J’ai écrit sur ce sujet parce que le Rwanda était l’un des rares pays à interdire les plastiques à usage unique en Afrique.

Travailler sur l'article a été un peu difficile en raison des confinements liés au COVID-19, ce qui a rendu difficile la rencontre à distance de certaines sources. Cependant, j'ai réussi à travailler sur le reportage, en utilisant des graphiques et des données pour illustrer les problèmes.

J'ai toujours voulu gagner un prix. J'ai déjà été finaliste dans des concours internationaux, mais celui-ci était spécial pour moi après avoir participé à plusieurs concours.

Quels ont été vos principaux défis et succès en tant que journaliste ?

L’accès à l’information a été un défi majeur, et il a parfois été difficile d’interroger des personnes qui ne voulaient pas partager des informations ou d’atteindre des sources. De plus, avec le COVID-19, il n’a pas été facile de se déplacer sur le terrain pour parler aux personnes en détresse.

Certains de mes succès sont dus au fait que mes articles ont fait la une d'une publication, par exemple dans The East African. J'ai également réalisé une étude descriptive sur l'exploitation minière et la façon dont les prix mondiaux des minéraux ont affecté les entreprises locales et les employés au Rwanda. C'était l'un des plus grands reportages que j'ai réalisés, à côté des reportages que j'ai couverts sur le changement climatique ces dernières années.

Beaucoup de mes articles sur la technologie, les affaires et autres ont été partagés et mis en avant sur les réseaux sociaux. Voir mes articles partagés est aussi l'un de mes succès. 

Le prix de l'année dernière a également été ma plus grande réussite, car il a été décerné dans toute l'Afrique. C'est l'un des plus grands moments de ma carrière. C'est un tournant décisif dans le journalisme scientifique. 

Quels conseils donneriez-vous aux autres journalistes ?

Il suffit de faire preuve de constance et de persévérance afin de ne pas abandonner. Demandez également conseil à des journalistes expérimentés, à des responsables éditoriaux ou à des directeurs de publications, ainsi qu’à des collègues journalistes. Sachez que demander conseil à des collègues, à des journalistes expérimentés et à des conseillers peut vous aider à surmonter les difficultés.

Je dirais aussi qu'il faut continuer à innover et à postuler à différentes bourses et formations. Lorsque j'ai postulé, j'ai obtenu différentes subventions qui m'ont aidé à couvrir de grands sujets. Comme les sujets nécessitent un financement, c'est ainsi que je concilie ces défis. Par exemple, j'ai pu obtenir trois ou quatre subventions d'une seule organisation.

Comment IJNet a-t-il aidé votre carrière ?

J'utilise IJNet depuis de nombreuses années. Depuis huit ou dix ans, et j'ai reçu de nombreuses opportunités différentes grâce à IJNet. 

Une fois, j’ai reçu une aide financière pour couvrir une conférence en Ouganda. J’ai également participé à un concours scientifique organisé par IJNet pour les écrivains africains en 2015. J’aime lire les articles publiés sur le site et apprendre de ces expériences.

Quels sont vos objectifs et quels sont les projets qui vous enthousiasment pour l’avenir ?

Je souhaite toujours couvrir les histoires africaines et raconter des histoires africaines au public mondial, des histoires d'Afrique de l'Est. Je souhaite informer les publics du monde entier à travers mes articles en ligne afin qu'ils puissent lire ces récits et s'en inspirer. 

L'un de mes articles a récemment été traduit en plusieurs langues, notamment en espagnol et en français, par Global Voices. C'est intéressant de voir les points de vue d'autres personnes sur les sujets que vous traitez. J'espère que cela pourra aider les gens d'Afrique de l'Est et du monde entier à savoir ce qui se passe en Afrique dans des pays comme le Rwanda, le Kenya et l'Ouganda. 

J’espère que mes articles continueront de s’améliorer et que je continuerai à apprendre pour devenir un meilleur journaliste et informer les autres afin qu’ils prennent de bonnes décisions basées sur les faits dans mes reportages.

 


Photo de Jean-Pierre Afadhali.