Alors que les talibans reprennent le contrôle de l'Afghanistan, des centaines de journalistes, certains étrangers, mais surtout des reporters locaux, dont beaucoup ont travaillé pour des médias internationaux au cours des 20 dernières années, pourraient courir un grave danger.
Alors que les efforts d'évacuation se poursuivent, certains journalistes afghans se sont entretenus avec des médias étrangers, demandant à ne pas être identifiés pour des raisons de sécurité. Comme IJNet l'a écrit la semaine dernière, beaucoup d'entre eux ont peur et espèrent obtenir un visa pour fuir le pays et demander l'asile ailleurs.
Selon le Committee to Protect Journalists, cependant, peu d'entre eux ont pu prendre un vol à destination d'un autre pays pour entamer le traitement de leur demande de visa et la grande majorité vit toujours en cachette.
D'autres, comme le personnel local qui a couvert la crise pour de grands médias américains comme le Washington Post, le New York Times et le Wall Street Journal, attendent à l'aéroport de Kaboul. En incluant leurs familles, le Post a dit que lundi (NDLR : 16 août), le groupe comptait 204 personnes.
"Ces vingt dernières années, de courageux collègues afghans ont travaillé sans relâche pour aider le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal à partager les nouvelles et les informations de la région avec le public du monde", ont écrit les éditeurs des trois organes de presse dans une déclaration commune adressée au président Joe Biden. "Maintenant, ces collègues et leurs familles sont piégés à Kaboul, leur vie est en péril."
[Lire aussi : En grand danger, les journalistes afghans ont besoin d'une aide internationale]
Le CPJ a déclaré avoir enregistré et vérifié les cas de près de 300 journalistes qui tentent de se mettre en sécurité. Des centaines d'autres cas sont en cours d'examen. D'autres organisations internationales s'efforcent également d'aider les reporters sur le terrain, qu'il s'agisse de soutien financier ou d'efforts d'évacuation.
Vous trouverez ci-dessous une liste avec des propositions sur la manière de les aider. IJNet la mettra à jour avec de nouvelles ressources dès qu'elles seront disponibles :
- Le CPJ a déjà enregistré et vérifié les cas hautement prioritaires de journalistes afghans confrontés à une menace claire et imminente, dont beaucoup de femmes. Il ne peut fournir de visas, mais recueille des demandes d'assistance supplémentaires par e-mail à l'adresse emergencies@cpj.org. Le CPJ n'a pas de bouton de don spécifique pour l'Afghanistan, mais les gens peuvent faire des dons en ligne à l'organisation ici.
- La Coalition for Women in Journalism aide les journalistes afghans qui cherchent refuge, quel que soit leur genre. Ils et elles peuvent prendre contact à cette adresse électronique : safety@womeninjournalism.org.
- L'International Women's Media Foundation collecte les dons pour soutenir les femmes journalistes en Afghanistan.
- Le partenaire d'International Media Support, l'Afghan Journalists Safety Committee, est à la recherche de fonds "pour assurer la sécurité des journalistes et le fonctionnement des médias indépendants". Vous pouvez faire un don via ce lien. L'IMS précise que ce soutien financier peut servir à financer des abris et des refuges, de la nourriture, des vêtements, des couvertures et d'autres services publics, ainsi qu'à soutenir les médias indépendants.
- La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a également lancé une campagne de solidarité internationale et créé un fonds spécial au sein du Fonds de sécurité de la FIJ afin d'apporter un soutien supplémentaire aux journalistes afghans.
- Rukhshana Media, un collectif de femmes journalistes, demande l'aide de ses lecteurs pour poursuivre ses reportages. Sur cette page de crowdfunding, il tente de collecter 20 000 dollars US.
- Le Pakistan facilite l'obtention de visas pour les journalistes et le personnel des médias, selon la Pakistan Press Foundation (PPF).
- La journaliste et professeure Azmat Khan a également dressé une liste de suggestions pour les professionnels des médias américains qui souhaitent apporter leur aide.
- Le réseau Journalists in Distress (Journalistes en détresse), composé de 18 organisations internationales, fournit une assistance directe aux journalistes et aux employés des médias. Cette liste sur le site Web du CPJ mentionne toutes les aides fournies, avec des liens vers les sites Web où il est possible de faire des dons.
- Le représentant américain Andy Kim a fourni les coordonnées des personnes bloquées en Afghanistan ici.
Si vous souhaitez soutenir les journalistes afghans, veuillez ne pas les contacter directement. Tout contenu en langue anglaise ou toute correspondance étrangère trouvé sur leurs appareils peut s'avérer nuisible ou dangereux pour eux s'il tombe entre les mains des talibans. Et si vous êtes intéressé par un soutien plus large, Quartz a également publié cette liste.
Cet article a été mis à jour le 19 août 2021. Si vous connaissez d'autres ressources pour les journalistes afghans, contactez-nous à l'adresse avales@icfj.org. Nous mettrons cette liste à jour.
Image par ErikaWittlieb de Pixabay.