Comment gagner contre la désinformation ?

parMariam OUEDRAOGO28 juin 2023 dans Lutte contre la désinformation
Des personnes dans le métro, beaucoup lisent sur leur téléphone

Le Forum Pamela Howard sur les crises mondiales du Centre International pour les journalistes (ICFJ) a offert une formation en ligne le jeudi 30 mars dernier. Il s'agissait de la dernière session du sommet global Empowering the Truth, le projet de l'ICFJ pour amplifier la portée des informations fiables.

Le webinaire du jour a porté sur le thème "Comment rendre la vérité virale ?". Il a été animé par le journaliste d'investigation Julian Sher, lauréat de plusieurs prix, auteur de sept livres, réalisateur et formateur accompli. Intervenant depuis le Canada, il a axé sa communication en trois parties :

  • Les différents types de désinformation,
  • Comment gagner contre la désinformation,
  • Les outils pour lutter contre la désinformation. 

Dans sa dynamique d'aider les journalistes à combattre la désinformation, le Forum Pamela Howard sur les crises mondiales du Centre International pour les journalistes (ICFJ), continue d’armer les professionnels du monde entier. 

La formation du jour avait pour objectif principalement d'aider les journalistes à savoir comment présenter et partager un contenu factuel pour qu’il devienne viral et l’emporter sur la désinformation, qui se propage rapidement.

 

 

Voici ce qu'il fallait retenir de son intervention. 

Dans la caractérisation de la désinformation, Julian Sher en a identifié trois types. Ce sont d’abord les mésinformations, qu’il a défini comme étant des erreurs faites par négligence ou par ignorance. Ensuite, les mensonges des gouvernements, des hommes politiques et des entreprises. Ils sont des informations qui cachent une partie de la vérité, en jouant avec les chiffres ou les faits. Enfin, la manipulation, qui constitue une propagande, des mensonges inventés pour susciter la haine, la colère et la confusion. 

Concernant la deuxième partie de sa communication, "comment gagner dans la lutte contre la désinformation", le formateur a évoqué aussi trois principes.

  • Pour le premier, il a conseillé aux journalistes de ne pas s’attaquer aux menteurs, mais plutôt aux mensonges. "Si vous adoptez une attitude agressive contre votre cible, vous risquez d’aliéner ceux et celles qui le suivent. Il faut être patient, calme et objectif", a-t- il soutenu.
  • Comme deuxième principe, il a insisté sur le fait qu’il ne faut pas trop répéter les mensonges, surtout dans les titres. Pour lui, il faut privilégier la vérité, car en reprenant trop les mensonges, même avec une approche critique, le journaliste risque de les propager de nouveau. 
  • Dans le dernier principe, Julian Sher, a indiqué qu’il faut jouer sur le même terrain que celui où les mensonges sont propagés, c'est à dire les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook.

Dans la dernière partie de sa présentation, le formateur a conseillé des sites Internet utiles pour lutter contre la désinformation :

  • Whopostedwhat : gratuit, pour vérifier une information sur Facebook et Twitter.
  • Utiliser Twitter recherche avancée pour vos enquêtes, pour connaître les tweets écrits par une personne par exemple.
  • Human Rights Initiative, Human Rights Watch, Transparency International, pour vos enquêtes sur les droits humains et la corruption.
  • Aussi : Hoaxbuster, Africa Check, Code For Africa

Ce programme, Empowering the Truth, vise à développer chez les journalistes des compétences créatives pour rendre virales les vraies informations et désarmer la désinformation.

Les précédentes sessions ont porté sur :

Kossi Balao, responsable du forum francophone de l'ICFJ, est également revenu sur l’appel à candidatures pour le projet de lutte contre la désinformation. Peuvent prendre part à ce concours, les candidats qui auront suivi trois des cinq sessions. Les lauréats recevront une bourse allant jusqu’à 4 000 $.   


Disarming Disinformation est mené par l’ICFJ grâce au soutien de la Fondation Scripps Howard, une structure liée au fonds Scripps Howard Fund, qui gère les actions caritatives de la E.W. Scripps Company. Ce projet sur trois ans donnera aux journalistes la capacité aux journalistes et aux étudiants en journalisme de lutter contre la désinformation dans les médias.

Photo : Hugh Han, via Unsplash.