Les défis du monde actuel exigent que les journalistes soient équipés pour couvrir les crises à venir. Le Forum de l'ICFJ sur Facebook vous aide, en vous donnant accès à des ressources, des experts et des contacts avec des consœurs et confrères du monde entier.
Pour en savoir plus et vous inscrire : https://buff.ly/3G7OWZR
Un webinaire animé le 17 février dernier dans le cadre du Forum Pamela Howard de Reportage sur les Crises Mondiales du Centre International pour les Journalistes (ICFJ), notre organisation-mère, a permis de mettre en lumière certaines attitudes essentielles à adopter par les professionnels des médias pour remporter des prix, bourses et concours en journalisme.
Les intervenants du jour étaient :
- Didier Hubert Madafine, ex-chef du desk environnement et santé à l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB) durant 20 ans, lauréat en 2006 du prix du meilleur journaliste d’investigation décerné par Transparency International Bénin et le prix médias Afrique climat ;
- Marthe Akissi, journaliste ivoirienne, lauréate du Prix régional "journalisme sensible au genre" catégorie radio obtenu en 2020 au Sénégal, journaliste reporter et présentatrice à la Radio Côte d’Ivoire, du Groupe Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) ;
- Hélène Doubidji, journaliste togolaise, lauréate du Kavli Prize de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques à Oslo, le grand Prix régional du journalisme sensible au genre, le prix ACCER Award et les Lauriers du journalisme d'impact au Togo, fondatrice et directrice du webmagazine Togotopnews. En cinq ans, Hélène Doubidji a remporté huit prix et nominations.
- Avec la modération de Kossi Balao, responsable du forum francophone.
Plantant le décor du panel, ce dernier a expliqué que les prix sont comme un carnet qui ouvre les portes "aux opportunités à l’international, mais aussi les financements, sans compter la visibilité". Une position renchérie par Didier Hubert Madafine, qui a déclaré :
"[...] le premier prix que j'ai reçu avoisinait les 500.000 FR CFA (863,92 USD), alors que mon salaire était 32.000 de FR CFA (55,28 USD)".
Voici les éléments-clefs à retenir de leur intervention.
Originalité des sujets
"On produit pour l’information, on ne la produit pas pour remporter les prix. Un sujet fait la différence grâce de son originalité", a lancé Marthe Akissi pour appuyer les propos de sa consœur Hélène Doubidji qui pense que "les journalistes doivent être professionnels et rigoureux pour faire la différence dans leurs œuvres au moment des lancements des prix". Quant à Didier Hubert Madafine, il explique que "l’utilisation des données et des statistiques, la production pour informer et dénoncer font partie "des chances à mettre en œuvre pour remporter des prix. Il ajoute qu’il faut être attentif aux appels à production des contenus thématiques".
[Bourses, prix, concours, offres d'emploi : recevez-les chaque semaine dans votre boîte mail]
"On ne gagne pas des prix avec des comptes-rendus"
"Après l’interview des sources, il faut aller vers les spécialistes pour recouper les informations. On ne gagne pas des prix avec des comptes-rendus, mais des reportages, qui sont des genres de haut niveau. Il faut maîtriser les techniques. Il faut mettre en alerte tous vos sens", relève Hélène Doubidji.
Pour Marthe Akissi, il faut faire appel aux experts indépendants, mais aussi insister sur la qualité du son lors qu’il s’agit de la radio.
Didier Hubert Madafine, qui a été auparavant rédacteur en chef en presse écrite, avant de rejoindre la radio et la télévision, pense que "c’est le journaliste qui remplace l’auditeur et il doit se mettre à sa place pour rendre-compte, décrire avec passion". Pour lui, la radio constitue un média flexible pour tout individu, utile pour sensibiliser.
Se démarquer des autres
"Ecouter et rendre compte fidèlement", explique Hèlene Doubidji lors des reportages et des enquêtes sur des sujets qui vous passionnent. Elle croit que c’est la passion qui doit guider tout journaliste qui veut impacter, mais aussi remporter un prix. "Il faut être reconnu dans votre domaine, il faut être expert dans votre domaine. Il faut se démarquer des autres", ajoute-t-elle.
Elle a également insisté sur le format d'un article, qu'elle conseille d'un maximum de 1 200 mots, un angle précis et original, avoir un bon style rédactionnel, des mots simples. Didier Hubert Madafine a rappelé qu’il faut avoir des objectifs dans la vie qui peuvent vous motiver. Pour lui, l’argent est un objectif qui peut motiver un journaliste à se donner davantage dans la collecte et le traitement de l’information.
Œuvrer par les grands genres
"Le reportage et l’enquête sont des genres qui sont souvent primés", conseille Marthe Akissi. Elle encourage les journalistes à maîtriser la méthodologie et le style de rédaction de genres journalistiques qui démontrent que le journaliste est professionnel. Hélène Doubidji déconseille aux journalistes des confusions de genres ou la reprise des angles déjà traités par d’autres confrères ou consœurs. Didier Hubert Madafine invite les journalistes à mettre "l’humain en perspective, qui doit compter du début à la fin des reportages".
Respecter les délais d’envoi de sujet
"La pertinence du sujet, la pertinence de la rédaction, le respect du délai peuvent être une chance pour remporter des prix", explique Marthe Akissi. Didier Hubert Madafine conseille de bien relire son sujet pour éviter les confusions. Alors que Hélène Doubidji invite les journalistes à faire relire les textes par d’autres journalistes et des tierces personnes.
Retrouvez ici les offres réactualisées chaque semaine, à destination des journalistes francophones du monde entier. Rendez-vous aussi sur Twitter, Facebook et notre newsletter pour ne rien manquer.
Photo : Nick Morrison, via Unsplash, sous licence CC