10 conseils pour couvrir la COP26

por Foumilayo François Xavier ASSANVI
Aug 18, 2021 em Sujets spécialisés
panneau manifestation pour le climat

Glasgow accueillera en novembre prochain la COP 26, la conférence sur les changements climatiques. Cette conférence sera l’occasion de traiter des engagements des Etats du monde entier pour réduire l’impact humain sur l’environnement.

En tant que journaliste, couvrir la COP 26 peut s’avérer complexe surtout dans le contexte de pandémie que nous traversons.

Ce lundi 16 août 2021, le Forum de reportage sur la Crise sanitaire mondiale a réuni Anne-Sophie Garrigou, responsable média et communication de l’EIT Climate-KIC et Sena Alouka, journaliste spécialisé en environnement et directeur exécutif de l’ONG Jeunes volontaires pour l'environnement (JVE) pour partager avec les journalistes quelques conseils pour bien couvrir la COP26.

 

 

1- Comprendre ce qu’est la COP et ses objectifs

La Conférence pour les changements climatiques est une rencontre annuelle entre 197 Etats, organisée par les Nations Unies pour discuter des enjeux du changement climatique. Les journalistes y sont pour couvrir l’événement et éventuellement faire bouger les choses à travers leurs reportages. Il faut connaître l’histoire de la COP, les grandes décisions qui y ont été prises ainsi que les enjeux de la COP.

2- Se renseigner sur les enjeux de la COP

Vous devez bien comprendre la notion d’urgence climatique, qui est au coeur de la conférence. Les changements climatiques sont aujourd’hui une urgence aux quatre coins de la planète. Il est donc important que le journaliste connaisse l’actualité de l’urgence climatique, les statistiques, les données clés pour améliorer ses reportages.

3- Connaître la position et les intérêts des parties en présence

Malgré la portée mondiale de cette conférence, il est important d’avoir à l’esprit que chaque Etat y défend ses intérêts. Vous devez être à l’affût des informations et des intérêts que vont défendre les dirigeants, qui seront présents à la COP26. Aussi, connaître l’écosystème des acteurs environnementaux est primordial. Ainsi, vous pourrez mieux apprécier les résultats des travaux de la COP, si ceux-ci correspondent ou pas aux besoins et aux attentes initiales.

[Lire aussi : Comment améliorer la couverture médiatique du changement climatique ?]

4- Essayez de comprendre comment ça fonctionne une fois sur le terrain

Une des erreurs fréquentes commises est de se précipiter et de vouloir écrire des articles dès les premiers jours, alors qu’on n’a pas forcément tout compris sur les enjeux autour de l’événement. Pendant la COP, il faut trouver de bons contacts pour bien vous informer. Il faut aussi bien se renseigner sur le site qui accueille la conférence, connaître les salles de conférence et de négociations et le calendrier des événements.

5- N’essayez pas de tout faire tout seul

“C’est le meilleur endroit pour rencontrer des gens qui ne sont pas dans votre carnet d’adresse”, assure Anne-Sophie Garrigou. Des experts sur les questions climatiques seront présents à la COP26. Il vous faut rencontrer le maximum de personnes et nouer des relations aussi bien dans les salles de négociations, auprès des délégations, des Etats qu’auprès des associations.

6-  Posez des questions et intégrez des groupes de journalistes

Des groupes de médias existent pour partager des informations spécifiques à l’événement. Le journaliste doit pouvoir y lire et décortiquer le jargon environnemental. Si vous êtes francophone, n’hésitez pas à vous rapprocher d’autres francophones durant les conférences de presse pour intégrer leurs cercles. Ces groupes vous serviront à obtenir les documents officiels et les rapports en français.

7- Intéressez-vous aux activistes et aux associations

Il ne faut pas se contenter de parler aux représentants des Etats. C’est vrai que la COP est une plaque tournante réservée aux Etats. Mais, ces derniers peuvent retenir certaines informations en fonction de leurs intérêts. C’est pour cela que la voix des activistes, des associations doit être prise en compte par les journalistes. Cela permettra de traiter les informations sous tous les angles.

[Lire aussi : Les avantages de la collaboration dans le journalisme]

8- Ecrire de sorte à être compris par les lecteurs

Le jargon autour de la COP et des questions environnementales n’est pas accessible à un lecteur lambda. Il faut non pas simplifier le propos, mais plutôt l’expliquer. Les questions étant complexes, il ne faut pas leur enlever leur complexité. Il faut les expliquer aux lecteurs pour qu’ils comprennent. Il ne faut pas juste se contenter de reproduire des mots sans les expliquer.

9- Répondez aux attentes de votre lectorat

Il faut garder en tête que la crise sanitaire a une dimension systémique. Des questions comme l’accès à l’eau potable, la justice climatique, le partage équitable des terres font partie de la question climatique. C’est donc important que le journaliste puisse s’interroger de façon holistique sur tous les éléments de la politique climatique. C’est bien de connaître en amont les thématiques que vous souhaitez couvrir pour mieux vous orienter une fois sur place.

10- Réglez tous les problèmes de logistique

Il faut se préparer très tôt pour demander une accréditation, un visa et préparer son voyage. N’hésitez pas à prendre des vêtements chauds pour prévenir du froid. Pensez à vous faire vacciner ou à vous faire dépister la COVID 19. Une fois sur place, il faut dormir la nuit et éviter de participer absolument à tous les événements qui s’organisent durant la COP. C’est important de vous reposer et de bien choisir les événements auxquels vous devez participer.

Ce sont là les conseils qu’Anne-Sophie Garrigou et Sèna Alouka vous prodigent pour couvrir efficacement la COP26 en novembre à Glasgow.

Pour bénéficier de plus de conseils sur la pratique du journalisme, n’hésitez pas à rejoindre le Forum francophone de Reportage sur la Crise Sanitaire Mondiale en vous inscrivant ici.


Foumilayo François Xavier ASSANVI est blogueur. Il publie des articles sur l'environnement, la société et la culture. Il est correspondant auprès de la rédaction anglophone de RFI pour le podcast Africa Calling

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