Les outils no-code pour les journalistes

por Kanssouguibe Douti
Jul 9, 2024 en Bases du journalisme
Personnes autour d'ordinateurs

Les outils no-code peuvent révolutionner les pratiques journalistiques. Ils offrent aux professionnels des médias la possibilité de créer des solutions numériques sans compétences en codage. Lors d'un webinaire organisé par l'IJNet le 27 juin 2024, Schelumiel Agbodjan a présenté ces outils aux journalistes.

Ils sont aujourd'hui essentiels, voire indispensables, pour les professionnels des médias. Triste constat, ils restent peu connus. Actuellement, on estime que seul 0,3 % de la population mondiale sait coder. Schelumiel Agbodjan, un expert en automatisation no-code et en intelligence artificielle, également formateur à l'université numérique Cheikh Amadou Kane, était l'invité de Kossi Balao lors du dernier webinaire du mois de juin 2024.

Cette séance a permis aux journalistes de comprendre l'importance et l'utilité des outils no code, et d'apprendre à utiliser quelques-uns de ces outils spécifiques pour la visualisation des données et la gestion de contenus. Selon Schelumiel Agbodjan, il y a dix ans, il fallait savoir coder pour créer un site web, une application web ou mobile, ou un système personnalisé. De nos jours, les solutions sont devenues beaucoup plus visuelles et accessibles. Il définit le no-code comme une nouvelle approche de développement de logiciels permettant aux utilisateurs de créer des solutions numériques sans avoir besoin d'écrire du code.

Quelques outils no-code

Il existe aujourd'hui une multitude d'outils no-code disponibles. Parmi les plus utilisés pour la création et le développement de sites web, de sites e-commerce, et de landing pages, on trouve Webflow, Wix et Notion. Ces outils sont très utiles aux journalistes, notamment pour la gestion collaborative. Bubble est un autre outil phare du no code, très populaire actuellement. Make et Zapier sont des outils d'automatisation, mais les tarifs et l'interface de Zapier peuvent rendre son utilisation compliquée, poussant ainsi les utilisateurs vers Make. Slack est essentiel pour ceux qui travaillent en équipe, facilitant la gestion des transferts de données et la communication en équipe. Pour le développement mobile, Flutterflow, Glide, et Adalo sont fortement conseillés. Airtable et Figma sont également des outils no code : Airtable pour la gestion des bases de données et Figma pour la création de maquettes, prototypes et interfaces utilisateurs web et mobiles.

Schelumiel Agbodjan explique : "Faire une liste exhaustive de tous les outils no-code serait compliqué, mais retenez que lorsque vous faites de l'automatisation ou du développement web, il existe de nombreux outils no-code à votre disposition. Le plus important est de savoir choisir celui qui vous aidera le mieux." Les outils no-code permettent aux journalistes de gagner du temps, d'être autonomes, de devenir plus productifs, efficaces et innovants.

Focus sur Make et Airtable

Pour l'aspect pratique, le présentateur s'est concentré sur deux outils : Make et Airtable. 

Airtable est un outil très complet permettant de concevoir des calendriers personnalisés pour la gestion du temps. Il permet également de créer des automatisations internes et peut servir à la création d'applications. Schelumiel Agbodjan recommande vivement son utilisation en raison de sa polyvalence et de ses nombreuses fonctionnalités. Airtable est particulièrement apprécié pour sa capacité à gérer des bases de données complexes de manière intuitive, offrant une interface conviviale qui combine les fonctionnalités d'une feuille de calcul avec celles d'une base de données relationnelle. Les journalistes peuvent utiliser Airtable pour organiser leurs contacts, suivre leurs projets, gérer leur calendrier éditorial et bien plus encore. La possibilité d'automatiser des tâches récurrentes rend cet outil précieux pour ceux qui cherchent à optimiser leur flux de travail sans avoir besoin de compétences en codage.

Make, anciennement connu sous le nom d'Integromat, est un outil no-code d'automatisation fonctionnant avec des modules. Il propose une vaste gamme de fonctionnalités permettant de créer des scénarios d'automatisation. Les utilisateurs peuvent, par exemple, surveiller des publications avec WordPress, créer des applications pour collecter des données climatiques d'une ville, ou encore automatiser des tâches avec Gmail (surveiller les emails, surveiller les Gmails, etc.). Make se distingue par son interface visuelle intuitive qui permet de connecter différentes applications et services sans effort. Les journalistes peuvent l'utiliser pour automatiser la collecte et l'organisation d'informations, publier automatiquement sur les réseaux sociaux, et intégrer divers outils de leur flux de travail pour gagner en efficacité.

De manière générale, les outils no-code sont faciles à utiliser. Une documentation détaillée sur chacun d'eux permet aux utilisateurs de découvrir leur mode de fonctionnement. Pour ce qui concerne la sécurisation des données, Schelumiel Agbodjan rassure : "Tant que les accès du compte de l'utilisateur ne sont pas partagés, on peut les utiliser de façon sécurisée."

Les outils no-code offrent aux journalistes une opportunité unique de moderniser leurs pratiques sans nécessiter de compétences techniques avancées. Leur adoption permet de gagner du temps, d'améliorer la productivité, et de stimuler l'innovation au sein des rédactions. Les participants au webinaire de juin 2024 ont pu découvrir l'importance et l'utilité de ces outils, ainsi que des exemples concrets de leur application, grâce aux démonstrations de Schelumiel Agbodjan. La maîtrise des outils no-code devient ainsi un atout indispensable pour les journalistes désireux de rester compétitifs et efficaces dans un paysage médiatique en constante évolution.

 


Photo de Desola Lanre-Ologun sur Unsplash